Deliva doit constamment innover et s’adapter pour répondre à toutes les normes, restrictions, règles de sécurité et autres régimes alimentaires. Quel rôle jouez-vous à cet égard ?
Karlien : « Depuis 2022, j’endosse le rôle de responsable qualité. Cela signifie qu’en plus d’un rôle de coordination au sein de notre service, je me préoccupe constamment de la réglementation et de la législation. Celles-ci sont souvent sujettes à changement et doivent donc être suivies de près, tout en tenant compte des nuances existant entre les différents pays. »
Depuis cette année, vous disposez également d’une certification halal. Qu’est-ce que cela signifie exactement ?
Karlien : « Il s’agit d’une certification pour la préparation de repas adaptés à la communauté musulmane, qui est soumise à des règles alimentaires spécifiques et dont la religion interdit la consommation de certains aliments. Tous les repas figurant sur le certificat répondent aux conditions prescrites par l’Islam. En mai, nous avons pu mener à bien notre premier audit halal. »
Avez-vous des exemples de telles restrictions ?
Karlien : « En fait, elles sont plus nombreuses qu’on ne le pense. De nos jours, tout le monde sait que l’alcool et le porc sont considérés comme haram (impurs). Mais les abeilles, les cheveux et le sang humains figurent également sur cette liste. Toutes ces choses, je les ai apprises au cours d’une formation interne fascinante, donnée par la personne responsable de l’audit »
Comment avez-vous veillé à ce qu’une sélection de plats soit conforme à ces exigences ?
Karlien : « Tout commence en fait par la politique d’achat : les matières premières doivent également être certifiées halal. Pour ce qui est de la viande, l’abattage doit avoir été fait dans les règles de l’art. Mais même les légumes surgelés doivent faire l’objet d’une déclaration de la part du fournisseur, car il y a toujours un risque de contamination croisée. Ils ne doivent donc pas avoir été en contact avec des composants haram. Toutes les matières premières que nous voulons utiliser dans les repas halal doivent être répertoriées dans un grand tableau, qui doit ensuite lui-même être approuvé par l’agence de certification. Tout est contrôlé. »
Cela a aussi des conséquences sur la production ?
Karlien : « Oui, car là aussi, il faut éviter les contaminations croisées. Donc à chaque fois que l’on passe d’un produit non halal à un produit halal sur la même ligne de production, tout doit être nettoyé à fond. Ainsi, plus notre gamme de produits répond aux exigences, plus nous pouvons travailler efficacement. Nous avons procédé à quelques ajustements dans notre logiciel, comme l’indication automatique d’un changement. Le manuel qualité a également été mis à jour. »
Avez-vous immédiatement déployé la gamme halal chez tous vos clients ?
Karlien : « Au départ, nous avions inclus dans notre certificat halal la gamme complète de plats surgelés pour le COA (centre d’accueil aux Pays-Bas). La demande était très forte. Nous sommes désormais en train de l’étendre à d’autres centres d’accueil. L’étape suivante : les crèches. Nous avons en fait deux certificats : l’un pour les repas du COA et l’autre indiquant que notre site de production est adapté à la préparation de repas halal. »
Cela ajoute-t-il de la complexité à l’activité ?
Karlien : « C’est gérable. Les critères sont très proches de ceux de la certification biologique. De nombreux plats contiennent déjà les mêmes matières premières et sont donc en principe halal. Cependant, vu qu’ils doivent encore passer par le cycle d’approbation de l’agence, on peut plutôt parler d’une question administrative. Nous allons maintenant nous pencher sur l’orientation à donner à cette certification par groupe de clients. À terme, 80 à 90 % de notre offre répondra aux exigences. »
Dans quelle mesure est-il important pour une entreprise alimentaire comme Deliva de se conformer à ces restrictions ?
Karlien : « Je pense qu’il s’agit d’une exigence de plus en plus importante pour certains secteurs. En tant qu’entreprise alimentaire, vous devez vous y conformer si vous ne voulez pas être exclus de certains appels d’offres. Si vous ne pouvez pas fournir ce que le client demande, il ira frapper à la porte d’un autre partenaire. C’est logique. »
